Extrait d’un mail envoyé le 27 février 2004 au directeur adjoint de l’IUFM (par l’intermédiaire de sa secrétaire), chargé de la formation professionnelle des professeurs stagiaires :
Madame,
Vous voudrez bien informer M. X que je n'ai trouvé dans mon casier du Lycée XXX la convocation de l'IUFM, pour une formation organisée pour le 22/02/05, que le ... 25 février 2005 (d'où mon absence ...).
Par ailleurs je n'ai été informée que fortuitement et oralement par Y (formatrice), également le 25/02/05, que je devais faire une présentation de l'un des dossiers demandés par l'IUFM (et remis depuis le 04/01/05), le mardi 2 mars - alors que je croyais n'être convoquée qu'à une formation.
Vous le prierez de veiller à ce que ces dysfonctionnements ne soient pas préjudiciables au processus d'évaluation mis en place par l'IUFM.
Cordialement,
Je n’imaginais pas recevoir de réponse à ce mail, que j’avais envoyé sous le coup de l’agacement, mais si j’avais été responsable de dysfonctionnements administratifs au sein d’un IUFM, voici le type de réponse que j’aurais fait (dans les 24h et par retour de mail) :
Madame,
Votre courriel a retenu mon attention.
Je vous remercie de m’informer de ces problèmes de communication. Je vais me renseigner sur leur origine et mettre en place les mesures correctives qui s’imposent afin d’éviter tout désagrément de ce type à l’avenir.
Bien entendu, ceci sera sans effet sur votre évaluation.
Cordialement,
Voici la réponse que j’ai reçue dudit directeur en date du 7 mars 2004 (soit plus d’une semaine après l’envoi de mon mail) et ayant transité par la voie « officielle », c’est à dire via le proviseur du lycée où j’étais en stage:
(pas d'en-tête de politesse : Madame ou autre)
Votre courrier a retenu mon attention.
Selon les informations en ma possession, vous deviez présenter votre Dispositif 1 le 1 er mars et non le 2 mars. La présentation du Dispositif est prévue par le texte sur la validation de la formation.
Le fait que Mme .... vous donne des informations et consignes sur la présentation, par oral, est de l'ordre de ses attributions de formatrice.
La validation de la formation sera établie à partir des compétences acquises au regard de la circulaire de 1997 en votre possession.
(aucune formule de politesse)
J’ai trouvé que ce micro « épisode », en particulier ce courrier de l’IUFM, était tellement symbolique de l’arrogance (pas un mot sur les dysfonctionnements constatés !) et du mépris affiché vis-à-vis des stagiaires (aucune formule de politesse alors qu’il s’agit d’un courrier et non d’une note), que j’ai souhaité le mettre en exergue malgré son apparente insignifiance …
J’ai aussi été fascinée par la prééminence de ce jargon abscons made in IUFM qui rend ce courrier incompréhensible pour le néophyte : « Dispositif 1 », « texte sur la validation », « circulaire de 1997 » …- Tout cela pour de malheureuses convocations qui ne sont pas envoyées à temps !
Ce même directeur, qui n’est jamais venu à notre rencontre, est celui, qui, le jour de la rentrée (seul jour où nous l’avons aperçu), nous a informés que 60 % des stagiaires étaient extérieurs à l’académie et qu’une proportion importante de cet effectif venait de la région parisienne.
Il a alors insisté sur le fait que les formations commençaient impérativement à 9h30 – ce qui était incompatible avec les horaires d’arrivée des trains en provenance de Paris – le train arrivant en gare de XXX à 9h et quart ne permettant pas d’être ponctuel à 9h30 à l’IUFM – il fallait donc, d’après lui, prendre le train d’avant, quitte à attendre 45mn à l’IUFM le début des cours* ….
Quant aux problèmes de fatigue, de nounous ou autres, ce n’était visiblement pas son souci …
Je me souviens que l’une de nos collègues (mère de famille) était au bord des larmes après ce beau discours …
Cette expression m’a paru encore plus appropriée quand, en fin de stage, j’ai fait le bilan de tous les lieux de formation où j’avais été « convoquée ». J’avais ainsi parcouru une grande partie de la Région – mais de septembre 2004 à fin avril 2005, jamais, absolument jamais, je ne fus « convoquée » dans la seule ville que j’avais mentionnée (à la demande de l’IUFM !) comme étant la plus proche de mon domicile.
*Pour rassurer les futurs stagiaires qui me lisent : si l’assiduité est « exigée » pour les stagiaires, j’ai rarement vu un formateur commencer sa formation à l’heure – ce qui laisse le temps d’arriver à l’IUFM avec le train de 9h15 …